La télévision hertzienne analogique

Le meilleur de l'analogique

L’histoire de la télévision hertzienne trouve ses origines dans les premiers jours de la radio, période durant laquelle scientifiques et inventeurs ont exploré les possibilités de transmission d’images et de sons à distance. Bien que la transmission d’images fixes par radio ait été maîtrisée dès le début du XXe siècle, c’est seulement dans les années 1920 que les premières transmissions de télévision hertzienne ont véritablement débuté.

Au fil des décennies, la télévision hertzienne a connu un développement fulgurant, se transformant en un média essentiel dans de nombreux pays. L’avènement de la télévision analogique a marqué une étape décisive, changeant fondamentalement la manière dont les images et les sons étaient transmis et reçus. L’introduction de la télévision couleur a encore renforcé son rôle de moyen de communication de masse, ouvrant la voie à de nouvelles innovations et technologies.

Pour comprendre les fondements de la télévision analogique, il est important de revenir sur ses principes de base.

La télévision analogique kezako ?


Contrairement aux signaux numériques, composés d’unités binaires (bits), un signal analogique est une forme continue qui varie en tension électrique.

L’image et le son sont convertis en un signal électrique, qui est ensuite modulé sur une onde porteuse de radiofréquence. Cette onde peut être transmise par divers moyens, tels que la transmission hertzienne (par les airs), par câble ou par satellite.

Pour la transmission hertzienne analogique, plusieurs bandes du spectre radiofréquentiel étaient spécifiquement allouées à la télédiffusion. Ces bandes incluaient la bande I en VHF (Very High Frequency) et la bande III en VHF, ainsi que les bandes IV et V en UHF (Ultra High Frequency). Chaque bande avait ses propres caractéristiques en termes de portée et de qualité de transmission, jouant un rôle crucial dans la réception des signaux télévisuels par les téléspectateurs.

L'UHF et le VHF en détail


Les bandes UHF (Ultra High Frequency) et VHF (Very High Frequency) jouent un rôle crucial dans la transmission des signaux de télévision et de radio. Ces deux gammes de fréquences se distinguent par leurs propriétés uniques, qui influencent la façon dont les signaux sont transmis et reçus.

La Bande UHF :

  • Plage de Fréquence : Située entre 300 MHz et 3 GHz.
  • Caractéristiques : Les ondes UHF ont une longueur d’onde plus courte en raison de leur fréquence plus élevée. Cette caractéristique les rend moins aptes à pénétrer les obstacles solides comme les bâtiments.
  • Usage : La bande UHF est souvent privilégiée pour la transmission urbaine et pour des applications nécessitant une plus grande bande passante, comme la télévision haute définition.

La Bande VHF :

  • Plage de Fréquence : S’étend de 30 MHz à 300 MHz.
  • Caractéristiques : Avec des fréquences plus basses, les ondes VHF ont une longueur d’onde plus longue. Cette propriété leur permet de mieux pénétrer les obstacles et de se propager sur de plus longues distances.
  • Usage : La bande VHF est idéale pour les transmissions de radio et de télévision sur de longues distances et dans des zones moins urbanisées.

Ces différences entre l’UHF et le VHF ont des implications importantes sur la conception des systèmes de transmission et sur le choix des fréquences pour divers types de services de communication. Alors que l’UHF offre des avantages en termes de capacité et de qualité de signal dans des environnements encombrés, le VHF reste un choix privilégié pour assurer une couverture étendue et fiable dans des conditions de transmission plus diverses.

Les différents systèmes de modulation des signaux de télédiffusion


Plusieurs lettres définies par l’Union Internationale des Télécommunications (UIT) permettent d’identifier le système de modulation des signaux de télédiffusion

SECAM-L (France) :

  • Modulation Vidéo : Modulation d’amplitude avec suppression de porteuse (AM-VSB).
  • Modulation Audio : Modulation d’amplitude.
  • Espacement des Canaux : 8 MHz.
  • Bandes : VHF – Bande L (norme française), UHF – Canaux 21 à 69 (norme française).

SECAM-B/G :

  • Modulation Vidéo : Modulation d’amplitude avec suppression de porteuse (AM-VSB).
  • Modulation Audio : Modulation d’amplitude (AM).
  • Espacement des Canaux : 8 MHz (Bande B), 7 MHz (Bande G).
  • Bandes : VHF – Bande B (norme européenne), Bande G (norme internationale).

SECAM-D/K :

  • Modulation Vidéo : Modulation d’amplitude avec suppression de porteuse (AM-VSB).
  • Modulation Audio : Modulation d’amplitude (AM).
  • Espacement des Canaux : 8 MHz (Bande D et K).
  • Bandes : VHF – Bande D (norme russe), Bande K (norme internationale), UHF – Canaux 21 à 69 (norme russe et internationale).

Les différences clés entre ces variantes du SECAM résident principalement dans les méthodes de modulation audio, les normes de fréquence pour la transmission des signaux audio et vidéo, et les bandes VHF et UHF spécifiques. Malgré ces variations, le codage des informations de couleur reste identique à travers toutes les variantes du SECAM.

La télévision hertzienne analogique en France


En France, la télévision analogique a longtemps privilégié la bande UHF pour sa diffusion, principalement en raison de la meilleure qualité de transmission et de la capacité plus élevée de transmission de données offerte par cette bande par rapport à la VHF. Canal+ a été l’exception notable, étant la seule chaîne de télévision française à diffuser principalement en bande VHF durant toute la période de l’analogique.

Jusqu’au milieu des années 1980, la plupart des pays européens se limitaient à la diffusion de deux ou trois chaînes terrestres nationales, essentiellement publiques. Le Royaume-Uni, Monaco et le Luxembourg faisaient figure d’exception, avec l’introduction précoce de chaînes privées dès les années 1950.

Sur le plan technique, les chaînes télévisées françaises diffusées en analogique étaient conformes à la norme L en 625 lignes, utilisant le standard SECAM. Pour garantir une couverture étendue, y compris dans les zones mal ou non desservies par les émetteurs hertziens terrestres, ces chaînes étaient également disponibles via les satellites TDF 1/TDF 2, puis Télécom 1 et Télécom 2.

Les principales chaînes disponibles en France via la télévision analogique étaient TF1, France 2, France 3, Canal+, France 5 (de 3h à 19h) / Arte (de 19h à 3h), et M6, ainsi qu’une chaîne locale variant selon les régions.

En plus de ces chaînes nationales, deux chaînes périphériques pouvaient être reçues dans certaines régions françaises : TMC, la chaîne monégasque, dans le sud-est de la France, et RTL9, la chaîne luxembourgeoise, dans le nord-est.

Petit tour d'Europe


En Italie :

  • Les principales chaînes diffusées en analogique sur le réseau hertzien comprenaient Rai 1, Rai 2, Rai 3, Rete 4, Canale 5, Italia 1, ainsi que TMC (qui est devenue la 7 en 2001) et TMC 2 (devenu MTV Italie en 2001). Télé+ Nero et Télé+ Bianco étaient des chaînes cryptées offrant des plages de diffusion en clair.

Au Royaume-Uni :

  • La télévision analogique britannique proposait BBC One, BBC Two, ITV 1, Channel 4, Channel 5, en plus de diverses chaînes locales.

En Allemagne :

  • Le paysage télévisuel allemand en analogique comprenait Das Erste, ZDF et une chaîne régionale spécifique à chaque Länder.

En Suisse :

  • En Suisse romande, les chaînes principales étaient TSR 1 et TSR 2.
  • En Suisse alémanique, on retrouvait SF 1, SF 2, SF Info et 3sat.
  • Pour la Suisse italienne, les chaînes principales étaient TSI 1 et TSI 2.

Avec l’émergence de la télévision par câble et par satellite dès le milieu des années 1980, certains pays, notamment la Belgique, la Suisse, les Pays-Bas et l’Allemagne, ont commencé à privilégier ces moyens de réception alternatifs. Ces technologies offraient une plus grande diversité de chaînes et une meilleure qualité d’image, conduisant à une diminution progressive de la diffusion hertzienne analogique.