France Supervision
Création le 17 février 1991 (sous le nom “Antenne 2 Essais”) – 03 mai 1993 (pour France Supervision)
Disparition le 15 mars 1998
Actionnaires
100% – France 2
Distribution
TDF 1/TDF 2 (jusqu’en juin 1993) | Télécom 2A (janvier 1993 – mars 1997) | TPS | Réseaux câblés (avec option Visiopass)
France Supervision : la chaîne grand spectacle
France Supervision, initialement lancée sous le nom d’« Antenne 2 Essais » le 17 février 1991, était la vitrine technologique de France Télévisions. Elle diffusait certains programmes de la chaîne publique en format 16/9ème via le standard D2Mac sur le satellite TDF 1/2 et sur le câble, via le Visiopass.
Très rapidement, les programmes se sont étoffés avec une diffusion systématique de programmes en 16/9ème tous les samedis après-midi dès janvier 1992 et la diffusion des Jeux Olympiques d’Albertville ou des championnats internationaux de Tennis de Roland Garros 92 en HDMac. Aux 300 heures de diffusion de la première année, ont succédé 1 400 heures en 1993 pour trois à quatre heures de programmes quotidiens. À partir du 1er janvier 1994, le nombre d’heures de diffusion a atteint huit par jour, de 16h à minuit, du lundi au vendredi, avec une programmation encore plus dense le week-end, débutant dès 14 heures.
Initialement une simple duplication de France 2 en 16/9, la chaîne a pris le nom de « France Supervision » en mai 1993. Elle offrait une sélection de programmes de France 2 et France 3 en format cinéma et en son stéréo, mais également un grand nombre de programmes originaux (70% en 1994), mettant l’accent sur les films, les spectacles et les événements sportifs. En juin 1993, elle a quitté le satellite TDF 2 pour le Télécom 2A (auquel elle s’était jointe en janvier 1993, occupant la même position orbitale que Canalsatellite en analogique).
France Supervision s’inscrivait dans une logique de multidiffusion des programmes des deux chaînes publiques. Ainsi, des émissions des chaînes publiques, comme « Bouillon de culture », diffusées le vendredi soir sur France 2, étaient également rediffusées le week-end sur la chaîne câblée.
Porte-étendard du service public dans les « nouvelles technologies », la chaîne a diffusé de nombreux événements en 16/9, notamment les Jeux Olympiques d’hiver de Lillehammer en 1994 (avec la diffusion d’un programme spécial de 12h par jour, produit en haute définition) et d’Atlanta en 1996, des compétitions de basket, de rugby, le Bol d’Or en motocyclisme, des combats de boxe, les compétitions de cyclisme telles que le Giro italien ou la Vuelta espagnole ainsi que des opéras, des ballets, des concerts et des films à grand succès comme Ghostbusters.
Pendant plusieurs années, la politique en matière de programmes consistait à optimiser l’utilisation des droits possédés par France 2 et France 3, en valorisant les atouts du format 16/9ème, mais aussi en achetant des exclusivités de courte durée et des droits de rediffusions, tout en réservant une première diffusion en haute définition.
Sur le plan économique, France Supervision a bénéficié du plan de soutien européen à la production en 16/9. Ce plan subventionnait chaque heure diffusée en 16/9 par une chaîne à hauteur de 8 000 francs et les surcoûts des heures produites ou reformatées entre 40 000 francs et 200 000 francs. Cependant, malgré ce soutien, les coûts du nouveau standard et des droits télévisés étaient élevés et la chaîne a dû faire face aux restrictions budgétaires qui ont touché le service public de l’audiovisuel au milieu des années 1990.
Le budget de la chaîne a chuté à près de 35 millions de francs l’année suivante. En effet, France Télévisions a vu sa contribution réduite pour l’année suivante par son Conseil d’Administration. De plus, le soutien européen a également diminué.
France Supervision a alors été filialisée et encouragée à trouver de nouveaux actionnaires et financements. Initialement diffusée gratuitement par les réseaux câblés, France Supervision est ensuite devenue une chaîne payante du câble et du satellite. En complément de ces nouvelles recettes, la chaîne a mis en place des économies, abandonnant la diffusion en analogique et en D2 MAC via le satellite Télécom 2A fin mars 1997. Pour compenser, elle a été retransmise en numérique au sein du bouquet TPS (dont France Télévisions est actionnaire) et a délaissé le sport au profit de la diffusion de spectacles et de fictions.
En octobre 1997, France Télécom et La Cinquième/Arte ont rejoint le capital de France Supervision. Parallèlement, il a été décidé de recentrer la chaîne sur la musique, l’opéra et la danse. Cette nouvelle orientation a conduit à la création de « Mezzo », remplaçant France Supervision le 21 mars 1998.